Intérim : l’emploi a chuté en 2020, voici les secteurs les plus touchés
Sans surprise avec la baisse d’activité liée à la crise, le travail temporaire (ou intérim) a fortement reculé en 2020, de 23,6%. Cela correspond à la disparition de près de 185.000 emplois intérimaires en équivalent temps plein, selon le baromètre de la fédération du secteur, Prism’emploi, publié ce mercredi 10 février. L’année avait démarré sur « un fléchissement » et l’emploi intérimaire a connu un « effondrement » en mars d’une « brutalité inouïe » avec la crise sanitaire du Covid-19, a souligné le président de Prism’emploi, Gilles Lafon, lors d’un point presse. La remontée a ensuite été « très lente », avant un nouveau décrochage – plus limité toutefois – lors du deuxième confinement, en novembre.
Selon Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’emploi, le bilan est in fine « évidemment très mauvais » et revient à « l’effacement de la croissance observée entre 2016 et 2018 et un retour au niveau d’emploi observé en 2015 ». Par secteur, « le paysage n’est pas plus riant », a-t-elle souligné. En effet, la quasi-totalité des secteurs se sont « affaissés » : -28,8% dans le BTP, -26,9% dans l’industrie, – 28,6% dans les services, -19,5% dans le commerce…
Seul le secteur des transports-logistique, porté par le dynamisme du commerce en ligne, a « à peu près résisté », avec une baisse de « seulement » 3,8% de l’emploi intérimaire dans ce domaine.
De même, tous les niveaux de qualification ont été « à peu près touchés dans les mêmes proportions par la crise sanitaire », note aussi Prism’emploi, de -23,3% pour les ouvriers non qualifiés à -21,9% pour les cadres et professions intermédiaires. Pour 2021, Prism’emploi s’est refusé à faire des prédictions au vu d’une crise « trop inédite », avec l’évolution de la situation sanitaire et les variants, qui oblige à suivre la situation « au mois le mois ».
À noter que les chiffres de la fédération patronale diffèrent nettement de ceux de l’Insee publiés ce vendredi. Il s’agit d’une divergence récurrente selon Prism’emploi, due à des raisons « avant tout d’ordre méthodologique » et de périmètre. Dans une estimation provisoire, l’Institut a fait état d’un recul du travail temporaire de 5,1% en 2020, soit 40.500 emplois de moins. Selon Prism’emploi, qui défend une « vision exhaustive du volume d’activité », l’Insee fonctionne notamment par « photo instantanée », mais « on ne voit pas le film ».
SOURCE : capital.fr le 10 février 2021.